Monthly Archives: avril 2011

‘Le suivant’, nouvelle inédite.

Je dois être un peu décalé dans le temps, car cette nouvelle était parfaite pour une rentrée. Plus particulièrement scolaire. Cela dit, elle doit pouvoir se déguster tout de même pour Pâques. Joyeuses cloches.





LE SUIVANT


Jean-François Léger, 26 ans. Professeur de mathématiques placé en poste au collège Louis Pasteur de Lyon. Son tout premier cours en tant que professeur titulaire.


Après la présentation d’usage, sa classe regroupant des LV1 allemand et anglais, il demanda à ses élèves qui faisaient allemand afin de constituer ses groupes de TD. Personne ne leva la main. Il demanda donc qui faisaient anglais, aucun d’eux ne se manifesta. Les élèves le regardaient, impassibles. Une pression montait en lui. Tentant une approche humoristique, il demanda qui était là pour rien, mais n’obtint aucune réaction.
Avant que la crispation ne le gagne, il voulait déverrouiller la situation. Alors il demanda crânement s’il ne s’agissait pas d’un bizutage organisé par un autre professeur. Tout le monde le regardait, personne ne répondait. Il essaya de prendre un élève à parti, lui demandant s’ils lui faisaient une blague. Impossible d’en tirer quoi que ce soit. Ils avaient pourtant sorti leurs affaires. Quand il se taisait, un silence pesant l’engourdissait.
Il décida alors de commencer son cours, de présenter le programme. C’était comme de parler à un mur crevé d’une soixantaine d’yeux scrutateurs. Les élèves n’étaient pas figés, mais ils ne réagissaient pas à ses paroles, ni à ses gestes. Ils regardaient le tableau quand il écrivait, mais comme si rien ne s’y affichait.
Les élèves ne pouvant remplir les traditionnelles fiches, ce qu’il avait prévu pour sa première heure ne dura pas longtemps. Son intention première était de faire connaissance, qu’ils s’expriment au maximum.
Il s’installa alors à son bureau et annonça d’une voix faible que si quelqu’un voulait intervenir, il était le bienvenu. Il tira un ouvrage de sa sacoche et commença à le lire pour lui. Après un instant dans ce silence, il leva les yeux : tous les regards étaient sur lui. La sueur perla sur son front. Il ne lisait en eux ni animosité, ni attente, ils étaient vides de toute intention. Seule une petite étincelle distinguait leurs expressions de celles de cadavres.
Jean-François reprit sa lecture, non sans mal. Son esprit ne pouvait se concentrer. Il parcourait simplement les caractères, afin de se donner une mince contenance face au poids des visages tournés vers lui.
Rapidement il n’y tint plus, et se dirigea vers le couloir afin de vérifier les autres classes. Il se ravisa un instant pour prendre ses affaires. Il ne leur faisait pas confiance.

Le couloir était silencieux. Il le traversa jusqu’à la porte d’en face. Par la petite fenêtre il découvrit une autre classe immobile ! Le professeur se mit à parler, personne ne bougea. Soudain une jeune fille à lunettes du premier rang leva la main. Après qu’elle eut parlé, des élèves rirent, le professeur sourit. Jean-François retourna à sa classe. Avant d’ouvrir, il s’imagina une seconde que tout était rentré dans l’ordre. Mais il découvrit les élèves silencieux et immobiles, ce qui bien sûr est impossible en l’absence d’un professeur. Il n’osa même pas poser de question.
L’heure s’égrena ainsi, les épaules douloureusement nouées de tension. Ses yeux parcourant des mots sans y trouver de sens. Quand la sonnerie retentit, l’espoir revint mais aucun élève ne bougea. Leurs affaires trônaient toujours sur les bureaux bien après les derniers échos du carillon. En rangeant son livre, il baissa les yeux, pensant qu’il les retrouvera le lendemain à 15h. Il n’avait pas d’autre classe dans l’intervalle.
Il partit sèchement et s’en voulut de culpabiliser tandis qu’il remontait le couloir. Il ne se souvint pas du trajet.


Une fois chez lui il s’effondra. Rien ne l’avait préparé à cela. Même dans ses pires scénarios, les situations qu’il imaginait étaient identifiables, connues, humaines. Incapable de réfléchir, il ne pouvait formuler ce qui s’était passé pour le comprendre.
Il s’installa une chaise dans la pénombre de son appartement, à une place inhabituelle et laissa tout éteint. Il avait besoin du réconfort de l’obscurité. Ainsi immobile, la soirée passa très lentement. La faible lueur du réverbère et quelques feux de voiture rythmait son agonie.
Le sommeil le rattrapa tard, le matin. Quand il s’éveilla, il se sentit mieux. Dehors le ciel était couvert, ça le rassurait. Dans ce gris uniforme, il lui semblait être invisible.


Il fit le trajet mécaniquement jusqu’au collège. Mais une fois devant la grille, l’expérience de la veille le submergea. Il se mit à trembler. Ses mains étaient incontrôlables. Trop à vu, il alla rejoindre l’ombre du préau. A l’abri de la lumière et des regards il se calma.
La sonnerie retentit. Pris par le flux soudain d’élèves et de professeurs, il atteignit sa salle pour le cours de 15h. Devant la porte, la peur le figea. Il aperçut un bref instant l’intérieur de la classe, les élèves étaient déjà installés. Il voulut se rassurer en se disant qu’il pouvait partir, que personne ne remarquerait son absence, qu’il viendrait au cours suivant avec une autre classe et qu’à ce moment il aviserait.
Il se retourna alors pour rentrer chez lui, mais tomba nez à nez avec une élève en retard. Sous l’ombre de sa drôle de casquette, il ne put distinguer son visage. Elle voulait entrer et il était devant la porte. Pour garder bonne figure, il ouvrit !
Les élèves étaient calmes, il suffoqua en retrouvant cette atmosphère stérile. Quand la fille alla s’installer au fond, il crut entendre un camarade se moquer. Dans son état, il n’osait plus rien espérer, se sentant pris au piège de son moment de faiblesse. Très lentement, il posa sa sacoche sur le bureau. Il lui semblait percevoir plus d’agitation, mais n’osait pas lever les yeux. Il avait sorti tout le contenu de son sac, même ses mouchoirs, il n’avait plus d’échappatoire.
Il se redressa : tous le regardaient. Mais quelque chose dans l’expression des élèves avait changé, ils l’attendaient. La fille à la casquette, maintenant tête nue, leva la main. Craignant un piège, il se contracta davantage. Elle avait un joli visage. Il la désigna du doigt sans réfléchir. Elle s’excusait d’avoir oublié son livre. Il prolongea au maximum cet instant, tant il avait peur qu’il ne s’agisse d’une illusion. Finalement, il lui répondit que ce n’était pas grave pour aujourd’hui. Il demanda quels étaient les élèves qui faisaient allemand. Personne ne répondit, ça recommençait. Mais ils semblaient interrogateurs. Un élève au premier rang intervint pour lui dire qu’ils avaient déjà fait les groupes hier. Il devait parler de leurs groupes de langue et non des TD, se dit-il dans l’euphorie naissante. Quand il commença à énoncer le programme de l’année, un garçon l’interrompit et lui assura qu’il le leur avait déjà présenté la veille.
Espérant secrètement ce genre de réaction, Jean-François était désormais perplexe. Il doutait autant de cet instant présent que des évènements de la rentrée.
Mais le cours se déroula le plus normalement du monde. Tout comme la classe suivante et la journée d’après. De même pour la semaine et le mois suivant.
Finalement l’année s’écoula sans incident majeur.
Il n’en serait jamais certain, mais Jean-François Léger finit par se persuader que son premier jour de rentrée scolaire n’avait jamais eu lieu.




Et toutes mes nouvelles sont ici.


Mercredi, un nouveau voyage.


Je répare mon injustice.

La sortie de Prothèse, réalisé avec Simon Dronet, c’est l’occasion aussi pour moi de réparer une injustice. Je n’avais SCANDALEUSEMENT pas mis sur mon site, les 2 films qu’on avait déjà réalisés ensemble, à la belle époque, en 2004. Ils se retrouvent donc dans la section FILMS-vieux. La honte empourpre mes joues, et la frénésie vous fait cliquer sur play.






Samedi, une nouvelle inédite.


Un nouveau film: Prothèse.

Simon Dronet est venu à Caen en mai. Il est passé me faire le coucou, une occasion de débattre du futur à bâtons rompus. Mais une fois rassasié, les choses sérieuses ont commencé. Comme au bon vieux temps (Race hélicoïdale / Remote control), on s’est fait un film improvisé.




Samedi, une nouvelle inédite.


Bilan de semaine [18 avril - 24 avril].

serie bilan4

Scanner une pile, ce n’est pas facile. En cliquant sur la vignette, vous allez voir mon résultat pas très propre. On pourrait presque employer le mot « caca ». Mais c’est mal.





Cette semaine j’ai :

_Terminé Ramirou.
Je ne suis pas 100% satisfait du dernier enregistrement, mais on doit rectifier ça demain. Alors je mets: demi OK.

_Monté pour la grotte.
Ce qui n’était pas prévu, mais il faut aussi que ça avance. J’ai un an de retard. Heum. OK gratuit.

_Dérushé une cassette pour Immeuble.
Ça fait peu car il n’y a que 2 cassettes. Alors je mets: ECHEEEEEEC pour me punir. Oh oui c’est bon.

Bref, semaine paresseuse, je n’aime pas ça, je mérite des baffes. Au moins j’ai lancé le dérushage. Car le plus dur c’est l’allumage. Soyons positif.




OBJECTIFS [25 avril-01 mai] :

_Valider totalement Ramirou. Donc faire les exportations et virer tout de mon disque dur.

_Terminer le dérushage des plans d’Immeuble, et en commencer le montage. (Vous pouvez trouver une mini description dans l’onglet « PROJETS »).



Mardi, un nouveau film.


La voix de la grotte revient en NOUVELLE formule !

Sur La voix de la grotte, les vidéos étaient individuelles, une par journée. Maintenant on est en 2011, le futur, donc évolution.
Voici alors la vidéo pour tout le mois de mai. Plus de variété, moins de moments creux qui servaient à remplir le flux de publications.
D’accord, je publie le mois de mai d’il y a un an. J’avoue c’est honteux. Et en même temps c’est rigolo de voir justement ce qui se passait l’année dernière à la même époque.




Bientôt une nouvelle inédite.



De blob 2, le vidéo test.

J’ai beaucoup aimé le jeu vidéo De blob qui n’était sorti que sur la nintendo Wii en 2008. Malgré un défaut de maniabilité dans le saut et une caméra parfois hasardeuse, son potentiel addictif me rendait fou.
Et voilà qu’il nous revient, sur toute les consoles. L’occasion d’un test épic, à couteaux tirés. Ont-ils fait de moi un homme comblé ? Jetez vous sur la vidéo pour le savoir. (n’hésitez pas à activer la HD)



Partie 2.

Partie 3.


Bilan de semaine [11 avril-17 avril]

serie bilan3

Conclusion principale du bilan : les photos qui l’accompagnent sont inutiles. Alors je ferai juste une illustration avec un bout de ma tête, ce sera très bien.





Cette semaine j’ai :

_pas terminé Ramirou. Encore.
Il faut dire que j’ai le don pour choisir les personnes sur lesquelles on ne peut pas compter, et voilà les semaines qui s’envolent. ECHEC

_terminé le montage du test de De blob 2. OK

Les objectifs ne sont pas tous remplis, mais j’ai réussi le principal. Car pour le test il s’agissait de faire tout le montage. Tandis que pour Ramirou, il ne manque qu’une voix à enregistrer. J’ai donc changé de personne, et cette semaine sera peut être la bonne. Que le monde entier croise les doigts. Les doigts.



OBJECTIFS [18 avril-24 avril] :

Terminer le premier épisode de Ramirou. Pour de vrai.

Dérusher les plans d’Immeuble, le prochain film que je vais monter. Vous pouvez en retrouver une mini description dans l’onglet « PROJETS« .



Demain, le test de De blob 2 si les upload sont terminés.


Le retour des éparpilles.

éparpille

Au moins 16 nouvelles éparpilles vont venir papillonner vos neurones. Je rappelle au passage qu’il s’agit de minis histoires de 2-3 lignes.
Ce qui nous amène, au moins, au 29 avril 2011. Mais pourquoi toujours ‘au moins’ ? Car si j’en écris d’autres d’ici là, bien entendu tout se prolonge.
En tout cas une chose est sûre, si vous faites le calcul, nous allons dépasser la barre psychologique et mythique des 100. Wouhou !


La fin du voyage et le bilan de semaine [04 avril-10 avril].



Comme vous pouvez le déduire par la lumière de la photo, je fais mon bilan en début de journée cette fois.





Cette semaine j’ai :

_pas terminé Ramirou (indépendant de ma volonté). ECHEC

_bien avancé le montage du test de De blob2 sur xbox360. OK

Les objectifs ne sont pas remplis, mais je me suis décoincé alors même que le début de semaine était très difficile.
L’image du bilan est moche. Alors je vais devoir essayer autre chose, comme inclure ma gueule, histoire qu’il y ait un être vivant.



OBJECTIFS [11 avril-17 avril] :

Terminer le premier épisode de Ramirou, pour de vrai.

Terminer le montage du test de De blob2.

Mais comme promis hier, voici sur La voix de la grotte, la suite et fin de mon voyage à New-York.




Bientôt le retour des éparpilles.


Les voyages continuent.

Sur La voix de la grotte, les voyages continuent. Cette fois je vous fais part de mon séjour à New-York.
Bon voyage, espérons qu’il n’y ait pas de ver.




Demain la deuxième partie.